Des Maisons médiévales

 

Dès la fin du Moyen Age, La Châtre est devenue une ville prospère, animée par des marchés et des foires et où le commerce est florissant. Tanneries et moulins installés au bord de l’Indre constituent une activité économique importante. Le patrimoine immobilier porte la marque de cet essor.

 

La "Maison pointue"

(Rue des Trois-Marchands)

 

  

Datée du XVe siècle, elle est remarquable par ses deux hauts pignons, ses fenêtres à meneaux et sa porte en accolade.

C’est pour la sauver de la ruine que Mme Solange Demay fonda l’association « Les Amis du Vieux La Châtre » en 1967.

 

La "Maison du Puits gothique"

(Rue des Trois-Marchands et rue Notre-Dame)

 

 

 

La partie de cette maison donnant sur la rue des Trois marchands peut être datée des XVe et XVIe siècles. Elle comprend deux tourelles et une belle fenêtre renaissance visibles de la rue Notre-Dame. Dans la cour se trouve un puits gothique, classé au titre des Monuments historiques en 1928, un bel exemple de transition entre les styles gothique et Renaissance. La partie donnant sur la place a été construite au début du XIXe siècle.


 

 

La maison du Marché

(Rue des demoiselles Michard)

 

 

Elle est de type « écran » : des murs latéraux porteurs en pierre sont reliés par les poutres des planchers, seule la façade principale utilise le bois, tel un écran. Un assemblage  en croix de Saint-André rigidifie le bâtiment tout en donnant une façade soigneusement ouvragée.

 

 

 

La "Maison Rouge"

(Place Laisnel de la Salle)

 

 

 

 

Elle serait du XVIe siècle, elle est de type « cage », technique où la rigidité structurelle provient d’assemblages en bois courts triangulés. Elle comprend deux étages en surplombs soulignés par des pièces de bois sculptées ; la porte principale est encadrée de décors raffinés. Pour son décor, cette maison est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1926.


Des vestiges révélateurs

 

Plusieurs autres maisons portent les marques du riche passé castrais : la pente d’un toit, une fenêtre géminée, un élément de sculpture, des encorbellements... On peut en observer sur les places du Marché et Maget, et dans les rues de Bellefond, Ajasson-de-Grandsagne, Gasnier, Jules Sandeau, Tourtelat, Trois-Marchands...

Techniquement ces maisons associent bois et pierre, des matériaux dont les propriétés mécaniques complémentaires ont permis l’édification d’élégantes et imposantes demeures destinées à de riches bourgeois ou commerçants. Elles témoignent de la haute technicité des artisans et du mode de vie de ces époques, on devine l’amour du travail bien fait.

L’ancien grenier à sel

(angle place Vergne et rue de Beaufort)

 

Construite au XVe siècle, cette maison a abrité le grenier à sel jusqu'à la Révolution, en fait deux étages de greniers. L’angle du bâtiment, à pan coupé, a son étage en encorbellement supporté par un corbeau pyramidal. Une porte au linteau arqué et une fenêtre à meneaux sont visibles depuis la rue de Beaufort.

 

Petite et grande gabelle

Le sel, indispensable à la conservation des aliments, était soumis à un impôt royal appelé gabelle. Très impopulaire car mal réparti, il donnait lieu à des abus : à La Châtre, région de grande gabelle, l’achat d’une quantité importante de sel (7 livres) était imposé chaque année, alors que dans la Marche toute proche, en zone rédimée, la quantité exigée était moindre. Ceci engendrait une contrebande sévèrement réprimée par les gabelous.

Au grenier, exerçait un personnel important chargé de l’approvisionnement, de la vente du sel, de la perception de l’impôt et des contrôles. La fonction de président du grenier à sel était une charge qu’on se transmettait de père en fils. Ainsi la famille Porchay de Lissaunay a-t-elle détenu cette fonction tout au long du XVIIIe siècle, le dernier titulaire fut Charles Périgois. 


En savoir plus :

 

Nicole Piat, « La place Vergne, au numéro 2, la maison du puits gothique », Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 3, 2011 pp. 11-12

 

Simon Bryant, « Patrimoine architectural et archéologie à La Châtre », Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 4, 2012, pp. 9-21.

 

Monique Delclaux, « Monuments et objets classés ou inscrits au titre des Monuments historiques à La Châtre », Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 5, 2013,  pp. 15-18.

 

Vanessa Weinling, Frank Tournadre, « La Maison rouge histoire et archéologie », Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 7, 2015, pp. 4-10

 

Colette Augras, « Place Vergne, au numéro 9, le grenier à sel », Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 3, 2011, pp. 16-17