Des Hôtels particuliers du XVIIIe siècle

 

À la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle, de belles demeures viennent se substituer à l’habitat ancien. Construites ou réaménagées au goût de l’époque par de riches notables, elles se concentrent principalement dans les quartiers du centre ville : rues de Bellefond, de Beaufort et place du docteur Vergne. 

 

Hôtel particulier, rue de Bellefond

 

Cette demeure dont la porte piétonne (place Maget) date de 1710 est un bel exemple d’hôtel particulier du XVIIIᵉ siècle entre cour et jardin. Rue de Bellefond, quatre pilastres encadrent la porte d’entrée qui ouvre sur une cour entourée de communs. Les façades restent classiques mais ont gardé une grande partie des éléments décoratifs. En fait les bâtiments n’ont guère changé depuis leur construction et les 33 ouvertures (portes et fenêtres) témoignent que les propriétaires ne redoutaient pas l’imposition foncière ! Le mur non rectiligne donnant sur la rue du Parvis-Saint-Germain prouve qu’on a utilisé un des murs de la chapelle qui se trouvait là.

Maison Duvernet, rue de Bellefond

 

Cette demeure construite en forme de L possède un plan original, dû certainement à l’ajout en 1816 de bâtiments anciens. Un beau porche permet d’accéder à une grande cour. Cette cour et les toits à la Mansart donnent de la profondeur et de l’élégance à la maison. L’arrière de la maison donne sur une courette.

 

Hôtel de Villaines, rue Nationale 

 

Cet hôtel particulier d’ordonnance classique, entre cour et jardin, est un monument emblématique de La Châtre. Il fut édifié par l’entrepreneur Jean Bargat à la fin du XVIIIe siècle pour le marquis Etienne Philippe de Villaines dont la famille remonte à 1387. Officier du roi, il a épousé en 1770 Geneviève Talon, fille d’un conseiller au Parlement de Paris, au château de Versailles en présence du roi Louis XV. Il ne profitera pas longtemps de sa résidence castraise puisqu’il prend le chemin de l’émigration avec son fils en 1792. Il meurt en Belgique en 1794. L’hôtel est vendu comme bien national. Entre 1807 et 1971, il abrite le collège-lycée de La Châtre. 

Maison Pouradier, place du docteur Vergne

 

La maison, telle qu’on peut la voir actuellement a été construite en 1788 à l’emplacement  d’une plus ancienne. Authentique maison d’architecture privée,, cette demeure à balcon a conservé sa disposition  et ses éléments de décoration intérieure d’origine.


 

 

 

En savoir plus :

Geneviève Bor, Jacques Bor, Monique Delclaux, "La rue de Bellefond, maisons et familles", Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 6, 2014, pp. 13-33

Jacques Bor, "La place du Docteur Vergne", Revue des Amis du Vieux La Châtre, N°3, 2011, pp. 6-17 

-Monique Delclaux, L’hôtel particulier des marquis de Villaines, Revue des Amis du Vieux La Châtre, N°12, 2020, pp. 4-13.

Yvonne Moreau-Vassel, "Historique de la famille de Villaines", Bulletin de l’Amicale des anciens élèves du collège et du Lycée George Sand de La Châtre, 2014, pp. 24-25