Couvents et Chapelles à La Châtre

 

Au XIIIe siècle la ville s’agrandit : à l’ouest, se construisent la chapelle Saint-Jean (détruite en 1785), puis au XIVe siècle le couvent des Carmes ; au sud, un Hôtel-Dieu et une maladrerie.

 

 

 

Le Couvent des Carmes (fin XIVe à XVIIIe)

 

Venus de Limoges au moment de la grande peste de 1348-1349, les Carmes installèrent leur couvent hors des enceintes  de la ville. Au cours des siècles, et grâce à de généreux donateurs, ils édifièrent une église composée d’une simple nef (fin XIVe siècle) à laquelle ils ajoutèrent des chapelles (XVIe et XVIIe siècles) ainsi que des bâtiments conventuels autour d’un cloître.

 

 

Les vestiges du couvent des Carmes, l'Hôtel de ville

Hôtel de Ville et Théâtre

 

Mairie La Châtre
Façade nord de la mairie et entrée du théâtre

 

 

A la Révolution l’ordre des Carmes fut dissous. Les services municipaux s’installèrent dans les bâtiments. Le réfectoire des religieux abrita le tribunal révolutionnaire avant de devenir «salle de comédie» en 1798. Celle-ci déménagea dans l’église du couvent en 1809. En 1838, le pignon Est de l’église fut démoli et une nouvelle façade construite pour l’Hôtel de ville. En 1841, la dernière aile du couvent fut abattue pour le percement de la rue George Sand.

 

Notre Dame de Pitié

 

Carmes
Vestiges du couvent et chapelle Notre-Dame de Pitié

 

 

À l’arrière de l’Hôtel de Ville, le pignon ouest de l’église demeure visible. Il est percé d’une baie en arc brisé et d’une rose polylobée à six pétales. C’est la partie la plus ancienne de l’ancien couvent.

Au nord, se trouve la chapelle Notre-Dame de Pitié dont les baies en arc brisé ont été conservées. Seul bâtiment qui reste presque intact, cette chapelle a été construite au XVIe siècle comme en témoigne sa décoration intérieure Renaissance. Elle possède une voûte en berceau divisée en 72 caissons. Cette chapelle est maintenant le foyer du théâtre.

Ces vestiges ont été inscrits à l’inventaire des monuments historiques le 8 septembre 1928.

 

 



En savoir plus

Claude-Charles Duguet, La Châtre avant la Révolution, 1896, réédition Res Universis, 1991, pp. 48-55.

Emmanuel Navarre, La Châtre et son arrondissement, histoire et archéologie, La Châtre, Imp. Montu, 1896, pp. 59-64.

Simon Bryant, « Patrimoine architectural et archéologie à La Châtre », Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 4, 2012, pp. 9-21 

Céline Jandot, La Châtre : église du couvent des Carmes, archéologie des élévations, Orléans, S.R.A. Centre, 1994.

Monique Delclaux, Pierre Remérand, "L'ancien couvent des carmes; histoire et archéologie", Revue des Amis du Vieux La Châtre, N°8, 2016, pp.23-36

La Couvent des Capucins (XVIIe à XVIIIe)

La chapelle des Capucins
La chapelle des Capucins

L'ordre des Capucins fut fondé en Italie en 1525. Ordre mendiant, ses adeptes portent l'habit franciscain : robe de bure, capuchon sur la tête dont ils tirent leur nom. L'abbé Pierre appartenait à cet ordre. Ils s'installent à La Châtre en 1617 invités par les habitants qui, associés aux nobles, les aident à s'installer dans un prieuré.

En 1778, n'étant plus que deux, ils souhaitent quitter La Châtre, ce qu'ils feront en 1783. La Châtre décide alors d'acquérir le couvent au profit de l'Hôtel-Dieu moyennant la somme de 1 000 livres.

 

Chapelle de l'Hôtel-Dieu et Hospice

 

Après la révolution, en 1796, on transfère l'Hôtel-Dieu sur le site des Capucins, il prend le nom d'Hospice. L'église des Capucins fut affermée jusqu'en 1804, l'année suivante, à la demande de l'Hôtel-Dieu, l'église retrouva sa fonction cultuelle au service des malades et habitants du quartier.

 

Salle de réunion des Capucins

 

En 2003, la chapelle désaffectée est achetée par la Communauté de communes et transformée en salle de réunions. 

En savoir plus :

 

Jacques Bor, "Le quartier des Capucins", Revue des Amis du Vieux La Châtre, N°8, 2016, 11-13


Le monastère de la Visitation (XVIIe à XVIIIe)

 

Monastère de la Visitation
Monastère de la Visitation

En 1640 les Visitandines s’installent à La Châtre malgré les réticences car « le lieu est si petit et a peu de fondements… » avec 2000 habitants. La communauté, qui recrute dans les milieux aisés d'Orléans à Limoges, va compter au maximum 43 religieuses en 1667 puis 25 à la fin du XVIIIe siècle. La congrégation possède un vaste enclos avec église, cloître, réfectoire, cuisine, dortoirs, jardins. Les religieuses se consacrent à la prière et à l’éducation des jeunes filles en vue d’en faire de pieuses épouses. Bénéficiant de quelques fermages et rentes, les moniales connaissent une précarité aggravée par les aléas économiques. Elles sont expulsées sans incident en 1792 après avoir prêté le serment de fidélité à la Constitution civile imposé aux ecclésiastiques.

Les vestiges du monastère de la Visitation, actuellement occupés par des demeures privées, sont à l’angle des rues Nationale et Gallieni.

  

En savoir plus :

Patrice Beaussier, " Le monastère de la Visitation de La Châtre ", Revue des Amis du Vieux La Châtre,  N°4, 2012, pp. 22-29.

 


Chapelle St-Abdon
Porte de la Chapelle St-Abdon

La chapelle Saint-Abdon (XVIIe)

 

Près de la place de l'Abbaye, à l'entrée de la rue du faubourg Saint-Abdon, on peut encore voir les restes d'une chapelle dédiée à deux martyrs chrétiens saint Abdon et saint Sennen. Elle a été fondée en 1666 par Germain Dorguin, chanoine. Au cours du XVIIIe siècle, trois autres Dorguin se sont succédés comme prieurs de la chapelle. À la Révolution, la chapelle fut vendue comme bien national.

 

En savoir plus : 

 

Jacques Bor, « La chapelle Saint-Abdon », Revue des Amis du Vieux La Châtre, N° 7, 2015, pp. 40-41

 

La Fontaine Sainte-Radegonde

 

Au XVe siècle, une fontaine « La Grand Font » existait au pied de la falaise supportant le donjon des Chauvigny. Elle abritait la statue de sainte Radegonde qui se trouve maintenant au Musée. Radegonde avait refusé la vie commune avec le meurtrier de son père et fondé un monastère à Poitiers où elle mourut en 587.

Cette fontaine était fréquentée par les femmes enceintes pour assurer une bonne délivrance. Elle fut ensuite déplacée à l’endroit où elle se trouve actuellement et reconstruite à la fin du XIXe siècle dans un style néo-gothique. Elle a été inscrite à l’inventaire des Monuments historiques en 1925.