La Châtre aux XVIe et XVIIe siècles

Au cours du XVIe siècle, La Châtre s’affirme comme une ville marchande avec trois grandes foires franches annuelles. Une bourgeoisie commerçante se développe ainsi qu‘une bourgeoisie de robe liée à l’implantation de nombreuses juridictions. La Ville s’embellit de nombreuses constructions encore visibles aujourd’hui. Au XVIIe siècle, avec le mouvement de la Contre-Réforme, de nouvelles congrégations religieuses s’installent dans la ville et construisent des couvents à l’extérieur des enceintes. Le dynamisme de la Ville est décrit par les chroniqueurs de l'époque (Chaumeau en 1556, Nicolas de Nicolay en 1567).

 

Quelques dates :

 

En 1509, André III de Chauvigny meurt sans enfants faisant de sa femme Louise de Bourbon son unique héritière. Cet héritage est contesté par des descendants d’une autre branche des Chauvigny, les Maillé et les Aumont. Il s’en suit tout au long du siècle des transactions et partages qui font passer la seigneurie de La Châtre en diverses mains.

 

En 1526 est dressé le terrier de la seigneurie précisant les biens et droits seigneuriaux, s’agissant alors de Françoise de Maillé, épouse de Jean Ier d’Aumont. Ce document donne de précieuses informations sur les habitants de La Châtre et sur la configuration de la Ville.

 

En 1545, Jean d’Aumont et Françoise de Maillé confirment les privilèges que Guy III de Chauvigny avait donnés aux habitants, ainsi que ceux accordés au chapitre Saint-Germain.

 

A partir de 1560, la région connaît de nouveaux troubles dus aux guerres de religion qui opposent catholiques et protestants puis partisans et adversaires d’Henri de Navarre.

 

En 1591, les habitants de La Châtre remettent les clefs de la Ville au maréchal Claude de La Châtre, du parti de la Ligue, qui avait auparavant pris Issoudun et Châteaumeillant.

 

1611, la Ville est administrée par deux échevins et un corps de ville. 

 

En 1614, par vente pour une somme de 69000 livres, la seigneurie de La Châtre revient à Henri II de Bourbon, prince de Condé. Elle restera dans cette famille jusqu’en 1735.

 

En 1622, à l’extrémité nord de la Ville, près de l’Indre, l’ordre des Capucins bâtit un couvent à l’emplacement d’une petite chapelle et de terres achetées au chapitre par Anne de La Forest, épouse de Pierre Chamborant, seigneur d’Ars. L’église fut consacrée en 1623. Les capucins y restèrent jusqu’en 1783.

 

En 1620 et 1629, de nouvelles épidémies de peste ravagent la région de La Châtre.

 

En 1640, l’ordre de la Visitation fonde un monastère au sud de la Ville dans le faubourg

Saint-Jacques. Il accueille des jeunes filles de la bourgeoisie castraise et des environs pour leur instruction et éducation. Les visitandines seront présentes à La Châtre jusqu’en 1792. Leur monastère et leurs dépendances sont maintenant occupés par des maisons privées.

 

En 1666, Germain Dorguin, chanoine du chapitre Saint-Germain, fait construire une chapelle dédiée à deux martyres saint Abdon et saint Sennen. Ses vestiges sont encore visibles à l’entrée du faubourg Saint-Abdon.

 

1692, Guillaume Pataud du Portail devient bailli et le sera pendant près de trente ans.

 

1697, la Ville devient le siège d’une Election (institution fiscale chargée de collecter les

impôts royaux) couvrant un territoire très étendu.