La Châtre aux XIVe et XVe siècles

Le XIVe siècle est marqué par les débuts de la guerre de Cent ans qui créé, dans nos campagnes, un climat d’insécurité et les plonge dans un marasme économique. A ces faits de guerre, vient s’ajouter la grande épidémie de peste de 1348-1349 qui n’épargne pas La Châtre. Au début du XVe siècle, en réponse à cette insécurité, la Ville se dote de nouvelles enceintes. La superficie de la Ville passe alors d’environ 2 hectares à plus de 5 hectares, incluant dans ses murs la chapelle Saint-Jean et le couvent des Carmes. Des faubourgs ont commencé à se peupler vers le nord, l’est et le sud. Les bords de l’Indre accueillent moulins à blé et à tan, tanneries et teintureries qui vont contribuer, avec les foires et marchés, à la prospérité de la Ville. La vigne s’installe sur tous les coteaux des alentours devenant la principale activité agricole et donnant du travail à de nombreux artisans.

Quelques dates

 

En 1360 Guillaume de Barbançois, seigneur de Sarzay, sous prétexte de protéger la Ville des chevauchées anglaises, la livre au pillage de ses gens d’armes.

 

En 1348-1349. Le clergé de la Châtre étant décimé par l’épidémie de peste, les habitants demandent aux Carmes de Limoges de venir prodiguer les soins aux malades et enterrer les morts. Après l’épidémie ils fondent un couvent, derrière la chapelle Saint-Jean, qui prospérera au cours des siècles. Les Carmes seront présents à La Châtre jusqu’à la Révolution.

 

Vers 1417, la Ville construit de nouvelles enceintes avec de gros murs de 5 à 6 mètres de haut, bordés de profonds fossés. Trois portails - Notre-Dame au sud est, Saint-Jacques au sud, Saint-Germain au nord - permettaient d’accéder à la Ville. Des tours (du Couchant, Dauphin dont on peut encore voir les vestiges) et des petites portes piétonnes appelées huissets complétaient ces enceintes. 

Dans les mêmes années, les Chauvigny font ériger « un château neuf » au nord est de la Ville près des gros murs. Cette construction de quatre étages domine de près de 40 mètres la vallée de l’Indre. Elle ne servit que de résidence secondaire aux Chauvigny, notamment quand ils venaient chasser le héron.

 

En 1437, alors que la construction des remparts n’était sans doute pas terminée, Rodrigue de Villandrando séjourne plusieurs semaines à La Châtre avec sa troupe avant de mettre le siège devant Sainte-Sévère. Noble espagnol, guerrier aux services tour à tour des rois de France et d’Espagne, il était devenu le chef d’une bande de mercenaires connue, dans de nombreuses régions, pour ses saccages et pillages. 

 

En 1463, une nouvelle charte de franchise dite « la Grande Charte » est signée entre Guy III de Chauvigny et les habitants de La Châtre. Elle met fin au différend entre le seigneur qui avait demandé une contribution financière pour le mariage d’une de ses filles et les habitants qui avaient refusé de payer malgré des procès et diverses mesures de rétorsions. Par cette charte, les habitants sont libérés de la taxe dite « des quatre cas » moyennant une compensation de 500 écus d’or, le seigneur conservant le droit de justice. 250 habitants ont signé cette charte parmi lesquels figurent les noms de familles qui, par la suite, ont contribué à l’histoire de La Châtre.