XIe - XIIIe siècles : une cité médiévale

L’installation d’un collège de chanoines par Ebbes de Déols au milieu du XIe siècle marque les débuts de la cité. Se regroupent alors autour de la collégiale quelques maisons, un cimetière, un espace marchand, constituant un enclos canonial. À proximité de celui-ci aurait existé un enclos castral : à l’origine sans doute simple construction en bois remplacé à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle par une tour en pierre avec une basse-cour. À la fin du XIIIe siècle, la cité commence à s’étendre en dehors de l’enceinte canoniale comme en témoignent les vestiges de maisons du XIIIe siècle rue Tourtelat et rue d’Olmor. Vers 1240, la chapelle Saint-Jean est édifiée « hors les murs » ; un Hôtel-Dieu est installé au sud de la ville. Les seigneurs de La Châtre – les Déols puis les Chauvigny – sont peu présents à La Châtre. Les chanoines du chapitre Saint-Germain, dotés de nombreux privilèges, occupent une place prééminente dans la cité.

Quelques dates :

 

En 1012, le fief de La Châtre est donné en apanage à Ebbes, dernier fils de Raoul II de Déols. Vers le milieu du XIe siècle, il y fonde un collège de chanoines. Des religieux appartenant à ce collège, notamment un certain « Herbert de Castra », sont cités comme témoins dans plusieurs chartes (1075, 1093) ; en 1098 un acte concernant la donation de l’église Saint Martin de Vicq à l’abbaye de Déols est signé par l’archevêque de Bourges dans le réfectoire des chanoines de notre cité.

 

En 1152, la ville est brûlée par les troupes du roi de France, Louis VII, en représailles de l’allégeance du seigneur de Déols à Aliénor d’Aquitaine dont le roi venait de se séparer et qui s’était remariée avec Henri Plantagenêt. L’église, détruite lors de l’incendie, fut reconstruite et consacrée en 1161 à saint Germain l’Auxerrois par l’archevêque de Bourges, Pierre de La Châtre. Une lanterne des morts est érigée en 1176 dans le cimetière qui jouxte l’église au nord.

 

En 1189, Denise, dernière descendante de la maison de Déols, épouse André de Chauvigny. Les Chauvigny seront seigneurs de La Châtre jusqu’au milieu du XVIe siècle.

 

En 1209, les fiefs des Plantagenêt en Berry ayant été remis au roi de France Philippe Auguste, Guillaume 1er de Chauvigny lui jure fidélité et promet de lui remettre diverses forteresses dont la Tour de La Châtre (Turrim castra). Celle-ci devait être une construction mineure érigée à proximité de l’enclos canonial pour servir de résidence occasionnelle.

 

En 1217, Guillaume 1er de Chauvigny octroie aux habitants de La Châtre une charte de franchise qui les exempte de la taille moyennant une redevance annuelle de 10 sols et une géline à payer par les chefs de famille. Dans ces mêmes années, Guillaume 1er accorde de nombreux privilèges au chapitre Saint-Germain (droits d’acquérir des fiefs dans la seigneurie de La Châtre, de percevoir des droits aux foires et marchés…), privilèges confirmés par ses successeurs Guillaume II et Guillaume III.